Microcosmos, le pleuple de l'herbe
Année scolaire : 2024-2025
Classe :
Élémentaire
Si planer en apesanteur entre les formidables masses nuageuses qui flottent dans le ciel a quelque chose de magique, regarder à ses pieds peut aussi revêtir les atours d’un voyage extraordinaire. Il suffit de se glisser sous les herbages d’une simple prairie pour qu’apparaisse, au cœur de ce qui paraît n’être au premier abord qu’un espace silencieux et inhabité, un monde insoupçonné : celui du peuple de l’herbe.
Les premiers rayons du soleil invitent les fleurs à ouvrir leur corolle. Les insectes profitent quant à eux de la rosée du matin pour se désaltérer. La journée commence. Ici, une coccinelle à sept points prend son envol pour disputer aux fourmis leur contrôle sur les pucerons. Là, deux escargots de Bourgogne se rencontrent et s’embrassent de tout leur corps. D’autres consacrent leur énergie à se nourrir, grignotant, chassant, butinant.
La prairie est bientôt écrasée de soleil. Le rythme de l’activité des insectes ralentit. Sur le sol aride, les fourmis moissonneuses n’en finissent pourtant pas de constituer des réserves de nourriture dans leurs greniers souterrains. S’occupant de leurs larves, les guêpes polistes s’affairent quant à elles à faire prospérer leur essaim. Un scarabée bousier pousse sa boule alors que, plus loin, un faisan qui s’est posé dans la prairie se repaît de fourmis à petits coups de bec.
En contrebas, un monde s’affaire autour d’une mare nichée au creux de la prairie. Libellules, gerris, notonectes vont et viennent pendant qu’une araignée argyronète fait gonfler sa cloche d’air sous la surface de l’eau. Mais le vent se lève et la pluie finit par tomber, provoquant un cataclysme à l’échelle de ce monde minuscule. Les nuages se dissipent pourtant rapidement et la vie reprend son cours. Les fleurs déploient d’étonnantes ruses pour faire circuler leur pollen ou se nourrir des insectes. Au pied des arbres, ce sont d’étranges scarabées qui circulent, s’affairent, se livrent bataille.
Mais la lumière décline et la nuit tombe enfin sur les collines. Un monde s’endort, un autre, nocturne, surgit. Loin au-dessus de celui-ci, les étoiles scintillent.
Dans la brume du matin suivant, les insectes s’éveillent à nouveau. Émergeant lentement de sa chrysalide, un moustique prend son envol. Au loin, un coq chante et les murmures du monde des hommes se font entendre.